CONSTANCE EMILY
HORIZONS POETIQUES
Ecrire pour...
Lorsque l'encre vous tient indéfectiblement et que les mots, devenus insolents, traversent subrepticement l'esprit verrouillé, la main mélancolique harmonise les...
Horizons poétiques
Horizons enfantins, aux tons édulcorés,
Vous m'aviez consolée des matins d'immondices
Qui ont jeté aux nues ma fraîcheur apeurée
Et la poupée amie, confidente en coulisses.
Des débuts balbutiants, aux fantaisies sucrées,
L'encre m'a protégée par sa chaude pelisse.
Horizons cachottiers de désirs enflammés,
Vous aviez câliné mon être qui confesse
Les soubresauts altiers des passions alarmées
Qui déclament toujours leur furtive prouesse,
Puis éloignant mon coeur des discours élimés,
Vous chantiez en bleuté les muettes promesses.
Horizons endiablés, aux songes désertés,
Vous m'aviez oubliée dans votre ombre vorace
Et ma main endeuillée, en la folie heurtée,
A coulé ma feuillée dans la sombre mélasse.
En ce jour printanier, s'éveille avec fierté
Ma chimère alitée d'inspiration vivace.
22-IV-2013 -
Délivré du silence le 20 juin 2013
Passagère d'un moment dans ma vie accélérée, elle parcourt sans relâche le bitume et avale inconsidérément moults kilomètres. Désormais, la voici qui chevauche vers de multiples horizons pour bercer son existence d'...
Un autre chemin
A Sandrine,
La route est ton domaine,
Ton loisir la moto,
Dans les claires semaines
Tu couvres les coteaux,
L'horizon est le tien
Lorsque l'hiver s'achève.
Quand libre tu sillonnes
Les différents parcours,
Le chagrin tourbillonne
Puis s'oublie dans ta cour,
Le bonheur tu détiens
Quand le soleil se lève.
Dans l'été tu promènes
Ton bolide effilé
Et la vitesse amène
L'enivrant défilé,
L'évasion n'appartient
Qu'à tous ceux qui en rêvent.
Ciao jeune dame.
04 juillet 2013. "Sémaphores".
"Je t'aimais, alors aveuglément je t'ai fait confiance.
Tous ces aléas qui ont semé le trouble dans notre histoire, je les ai subis sans rétorquer pour préserver mes enfants. Pourtant,...
Aujourd'hui, ma souffrance amassée par ce silence s'est transformée car mon corps ne se bat plus. De m'être tue, ma parole s'est évanouie. Ainsi plus personne ne peut m'entendre et ce, depuis longtemps, très longtemps.
Désormais nous apprenons à vivre sans toi puis à donner notre confiance à ces "autres" rencontrés. Et, sans cesse, j'espère le retour de ma voix.
Je t'aimais, mais..."
Christelle
L'existence rutile de regards parlants, furtifs ou insistants, timides ou audacieux, effacés ou révélateurs...
Jamais je n'oublierai le sien. Amalgame de tendresse maternelle, de bonté sincère et d'appels au secours, elle m'a interpellée par cette expression qui n'appartient qu'à elle. Même si aucune sonorité n'émane de ses lèvres, elle représente l'humanité faite femme. Et je ne retiens d'elle que son intime profondeur qui sait si bien esquisser les échos de...
La voix
A Christelle,
Et la frêle colombe au loin s'en est allée
Dans l'éther insultant des contrées vagabondes,
Et tes lèvres déçues ne peuvent révéler
Ton attente secrète et tes idées fécondes.
Quand l'émotion retient les phrases réfléchies
Parce qu'un troublant choc a brisé la parole,
Tu parviens à donner le langage affranchi
Des regards éloquents en claires banderoles.
Au tréfonds de ton être et de tes sensations,
Discrète est ta gorge qui vainement s'éveille
Arrachant de tes mots leur sensible édition
Et de tes souvenirs leurs échos qui sommeillent.
Des oiseaux de passage aux romans méconnus
Qui ont gravé tes jours de questions extérieures,
Aurais-tu pu savoir qu'une femme inconnue
Découvrirait en toi cette voix intérieure.
28 juin 2013 "Sémaphores"
Merci à Christelle d'avoir accepté de se confier et de savoir donner ce qu'il y a de mieux en elle.
Douloureux est le périple de sa voix dans la traversée du désert.
Indécrottable optimiste et incorrigible utopiste suis-je et, têtue, je le resterai. Est-ce donc un crime ? Si c'est le cas, qu'attendez-vous donc pour dresser l'échafaud qui emportera mon encrier dans l'oubli ?
En vérité, même trop idéalistes, ces quelques mots d'espoir adoucissent le coeur et réconfortent les malheureux.
Alors que l'Humanité s'écroule, abandonnons-nous à cette croyance qui inscrit dans le ciel, en cette époque de l'année, la faveur des étoiles filantes, joliment dénommées...
Les larmes de Saint-Laurent
La vie ne tient qu'Ã un fil
Et délicate est la marche,
Mais du chagrin de tes cils
Je distingue la démarche,
Pour s'enfuir de notre exil
Et partir sur d'autres arches,
Toi et moi aurons le temps.
Pour dissoudre les enjeux
Des saccages par centaines,
Pour corrompre de leurs jeux
Intolérances hautaines,
Puis circonscrire le feu
Et défigurer la haine,
Semons nos voeux émouvants.
Car voici venue la nuit
Des dentellières errantes
Qui dissipent notre ennui
Et nos peines torturantes,
Filant au ciel assombri
Les constellées fascinantes
Des larmes de Saint-Laurent.
09 août 2013 "Ta sagesse en écrin" (privé) & "Vertiges allégoriques".
Une histoire à suivre
Janvier porte la neige blanche
D'un décembre vêtu d'hiver.
Février que le froid déclenche
Devance mars au manteau vert.
Avril, que le printemps nous porte,
Hésite encore ses douceurs.
Mai a la tendresse plus forte
Et triomphe de ses splendeurs.
Le mois de juin alors sensible
Arrive avec son bel été.
La chaleur est irréversible,
Juillet a son immensité.
Puis voici que août ne s'attarde,
Tantôt pluvieux, tantôt clément.
Et septembre baisse la garde
Pour un autre pressentiment.
Voltigent les feuilles d'octobre
Dans un sombre roux automnal.
Tandis que le mois de novembre
Invite un décembre hivernal.
Extrait du recueil "A fleur des saisons", publié aux éditions Edilivre
APARIS 2011.
Claude VELLA
Illustration de Pierre VELLA
La créativité
Dans la clarté des nuits, sous un ciel clandestin,
Quand la lune à voix basse, au loin, est glorieuse,
Il me semble toujours, d'une âme sérieuse,
Prendre ses profondeurs jusqu'au petit matin.
Et je la veux encore agiter mon destin,
Resplendissant l'azur, seule et mystérieuse,
Pour maintenir la flamme à ma main curieuse,
Comme un flambeau d'espoir dans un rêve lointain.
Le silence m'admet avec son oeil austère,
Quand sombre l'horizon tout autour de la terre,
Pour donner à ma plume une encre qui l'amuse.
Tout mon idéal semble alors me fréquenter,
Et ma lampe illumine à l'entour de ma muse,
L'échappatoire exquise d'une oeuvre à méditer.
Extrait du recueil "Chants de plume", publié aux éditions Edilivre APARIS - 2013
Illustration de Pierre VELLA